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mercredi 17 octobre 2018

Ramallosa - Vigo


    Vendredi 17 octobre : Ramallosa - Vigo

  
Aujourd’hui j’entreprends ma dernière étape. Ayant parcouru en 2017 la via Lusitania de Lisbonne à Compostelle, ce Chemin que le Camino de la Costa va rejoindre demain à Redontela pour ne faire plus qu’un, je n’ai effectivement pas envie de parcourir à nouveau ce dernier tronçon qui conduit à Santiago. Par princi pe je n’aime pas faire deux fois le même chemin, car il n’y a plus rien à découvrir, il n’y a plus de surprise à attendre et puis il y a tellement d’autres chemins qui restent à découvrir ! Une joie de terminer, car j'ai rempli mon objectif, mais un peu de tristesse à la fois, car je sais que ce soir je vais quitter des pèlerins avec lesquels une forme d’amitié était née. Mais c’est aussi cela le Chemin !<br /> La météo annonce une journée ensoleillée, ça devrait être une belle étape d’autant qu’on longe l’océan sur tout le parcours. Je quitte le gîte avec Katia et Jack alors que le jour est tout juste en train de se lever. Nous marchons ensemble jusqu’à Vigo, nous arrêtant ici pour prendre un café, plus loin pour boire une bière et surtout profiter des bars pour y soulager nos vessies. Nous papotons sur tout le parcours ce qui fait que l’on n’a pas vu le temps passer et déjà, c'est l’entrée dans Vigo. Vigo est une cité industrielle, une ville qui compte plus de 300 000 habitants, la plus peuplée de Galice. Alors forcément quand on entre dans une telle ville il y a beaucoup de trottoir à parcourir avant d’atteindre le gîte !


  Le camino longe le port et les chantiers navals avant de pénétrer dans le centre historique puis d’emprunter les grandes artères commerçantes. Comme j’ai prévu de rester 2 jours à Vigo avant de retourner à Porto pour y prendre l’avion, j’ai réservé dans un petit hôtel bon marché et pas loin du centre. Le soir, nous nous retrouvons pour un dernier dîner ensemble. Lorsque nous nous installons à table, je vois Deklef tirer de sa poche de pantalon une poignée de confettis humides. Sur l’instant je ne comprends pas de quoi il s’agit, mais lui, prend vite un air dépité ; il a compris que cette pâte à papier qu’il vient d’extraire du fond de sa poche n’est pas autre chose que sa crédential. Aïe,  Aïe, Aïe,
   Il nous explique qu’il a profité de l’après-midi llibre pour laver ses vêtements dans une laverie et bien évidemment il aura laissé son passeport de pèlerin dans la poche du pantalon. Je lui propose de lui donner le mien qui ne m’est plus d’aucune utilité puisque je quitte le Chemin ce soir et que    je ne le reprendrai pas. C’est « nein » ! Il ne peut pas accepter, d’abord parce que l’on n’a pas fait le même parcours (il vient de Lisbonne), mais surtout parce qu’une crédential c’est avant tout personnel. Je vois vite que ce n’est pas la peine d’insister ; pour lui le sujet est clos, il ne veut pas gâcher la soirée avec ce souci, la page est tournée, il verra demain. Nous n'en reparlerons plus ce soir.
   Le repas se déroule dans la bonne humeur ; une fois de plus j’ai choisi les calamares à la plancha : succulents ! Beaucoup d’émotion lorsque l’on se quitte ; je leur souhaite « buen camino », le reste est dans les regards. À chacun de mes Chemins j'ai connu la même émotion au moment des adieux, car c'est bien de cela qu'il s'agit : des adieux et non un au revoir, car chacun de nous sait que, hormis quelques cas d'exception, nous ne nous reverrons plus ; le Chemin nous fait connaître tellement de gens qu'il est matériellement impossible d'entretenir des liens avec chacun.




  

   














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Hommage à Jules Verne




Calamares à la plancha

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